La cardiomyopathie hypertrophique du chat

Vous avez très certainement déjà entendu parler de la cardiomyopathie hypertrophique du chat, peut-être dans sa forme abrégée CMH ou HCM (version anglaise, Hypertrophic CardioMyopathy). Mais pour vous, cela reste assez flou et vous vous demandez à quel point elle peut concerner le British. Je vais tenter de faire une petite mise au point sur le sujet.
Il faut tout d’abord savoir que cette maladie cardiaque peut toucher tous les chats ! Toutes les races sont concernées, de même que notre très cher « chat de gouttière ». La maladie peut être déclarée à tout âge. Mais on constate qu’elle apparait plus globalement vers 5 – 7 ans. Il existe également une forme juvénile affectant les chats de moins de deux ans.

British Longhair chaton illustrant la cardiomyopathie hypertrophique du chat

La CMH chez le chat, qu’est-ce que c’est exactement ?

Il s’agit d’une cardiopathie caractérisée par un épaississement anormal (d’où le terme hypertrophie) d’une ou plusieurs régions des parois cardiaques (du myocarde, la partie musculaire du coeur) et surtout du ventricule gauche.
La majorité des chats atteints de HCM ne vont déclarer aucun signe de cette maladie sous-jacente jusqu’au jour où on va remarquer chez le chat des symptômes tels que : arythmies, œdème pulmonaire, épanchement pleural, thrombose artérielle associée.
On peut parfois remarquer chez certains chats une léthargie ou de l’anorexie, ou bien encore des difficultés respiratoires telles qu’une dyspnée ou de la toux. D’autres meurent soudainement sans avoir manifesté d’autres signes cliniques de la maladie.

Pas une HCM, mais plusieurs HCM !

Attention, il existe plusieurs formes de la maladie. Ce qui la rend encore plus difficile à anticiper. Pour certaines races de chats comme le Ragdoll, le Maine Coon, le Sphinx, Persan ou encore le British, il existe une forme héréditaire de la maladie, causée par la mutation d’un gène.
Il existe à l’heure actuelle des tests ADN uniquement chez le Maine Coon et le Ragdoll qui permettent de déceler une souche héréditaire de la maladie. Mais sachez bien qu’un test ADN négatif ne permet pas d’écarter d’autres formes de la maladie (la forme congénitale ou la forme acquise, conséquence d’une autre maladie comme l’hyperthyroïdie ou l’hypertension artérielle par exemple). Il faut donc interpréter un résultat ADN négatif avec beaucoup de précautions.

Echocardiographie pour dépistage de la CMH chez le chat

Et la cardiomyopathie hypertrophique chez le British ?

Chez le British, il n’existe pas encore de test ADN qui permet de déceler une forme héréditaire de la maladie. La seule façon de la détecter est de faire échographier nos reproducteurs annuellement (et croiser les doigts à chaque écho…). Cette maladie, c’est un peu la roulette russe…
Attention ! Un chat négatif à l’instant t, ne le sera peut-être plus l’année d’après. Un chaton issu de deux adultes sains ne peut pas être déclaré indemne. L’éleveur ne peut donc en aucun cas certifier que le chaton qu’il vend ne pourra jamais déclarer une HCM. Quand bien même cet éleveur aurait du recul sur sa lignée, il ne peut pas écarter les formes non héréditaires de la maladie.

Régulièrement, des personnes me demandent si mes chats sont indemnes de HCM. Je leur réponds très honnêtement que je ne peux pas le garantir.
Sachez bien qu’on met nos reproducteurs en saillie quand ils atteignent l’âge d’1 an, 1 an et demi.
La maladie se détecte le plus souvent vers les 5-7 ans du chat, donc vers l’âge de la retraite pour une femelle et même bien souvent aussi pour un mâle. Ces chats ont bien eu le temps d’avoir plusieurs portées de chatons… C’est pour cela qu’il est important de continuer à échographier nos retraités restés à la maison, ou demander à leur nouvelle famille de le faire. C’est essentiel pour avoir du recul sur nos lignées et pouvoir limiter autant que faire se peut la HCM de forme héréditaire.

Nos reproducteurs sont contrôlés tous les ans

Nous concernant, nos reproducteurs sont bien évidemment échographiés chaque année ainsi que les retraités restés à la maison. Si un jour, nous devions déceler une HCM sur un de nos chats. Celui-ci serait immédiatement écarté de la reproduction et la lignée serait suivie d’encore plus près (chatons issus de ce chat mais aussi ses frères et soeurs, parents…) afin d’essayer déterminer s’il s’agit d’une forme héréditaire ou non.

Bref, vous l’aurez compris, la cardiomyopathie hypertrophique est une maladie cardiaque sournoise. En tant qu’éleveurs, nous ne pouvons l’ignorer. La prévention est donc la seule arme que nous ayons en faisant contrôler nos reproducteurs tous les ans.

Sources qui ont servi à la rédaction de cet article :
Cardiomyopathie hypertrophique chez le chat – Wanimo
Centre hospitalier vétérinaire Frégis
Centre vétérinaire DMV
La HCM chez le chat – LOOF

2 réflexions sur “La cardiomyopathie hypertrophique du chat”

    1. Bonjour Sandra,
      Nécessaire non, étant donné qu’elle ne reproduira pas. Mais ça peut être rassurant pour vous. C’est à vous de décider et voir ce qu’en pense votre vétérinaire.
      Dans tous les cas ça ne sert à rien de le faire avant son 1er anniversaire.

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